Le sort des
musulmans après la reconquista
Au VIII
siècle, presque toute la péninsule
Ibérique est musulmane. Seuls
quelques petits royaumes catholiques résistent dans le nord:
Asturies,
Castille, Leon, Navarre, Aragon, Catalogne. Au nom de la foi
chrétienne, ces
petits Etats entreprennent la reconquête du territoire:
c’est la Reconquista. Le 2
janvier 1492, la chute de Boabdil met fin au royaume musulman de
Grenade.
Scène
de la Reconquista :
Les
musulmans après la Reconquista.
Au VIII
siècle, le Maghreb, l’Espagne, le sud de la
France sont occupés par des musulmans. A cette époque,
l’occident chrétien et
le monde musulman sont deux puissances politiques et religieuses qui
s’affrontent sans interruption . Les principales parties de cette
lutte sont
bien connues : conquêtes musulmanes de l'Afrique du Nord, de
l'Espagne et de la
Sicile, les huits croisades, le royaume franc de Jérusalem. En
Espagne, la
«Reconquista» par les catholiques s'achève au cours
du 15° siècle (ce n’est pas
une croisade). Musulmans et juifs subirent alors une violente
persécution.
Après la chute de Byzance, la Turquie ottomane accentue alors sa
pression sur
l'Europe centrale qui sera partiellement islamisée.
Un
défit historique
Le
refus de tout culte religieux autre que l'islam, en Arabie Saoudite,
entraîne
parfois injustement un rejet vis-à-vis des musulmans vivant en
Europe.
Enfin et surtout, l'insuffisance d'une réflexion
chrétienne dans ce domaine
rend difficile à certains chrétiens l'accès
à une attitude pleinement
évangélique et conforme à la foi de
l'Église.
En cette fin du 20° siècle, on constate que les relations
positives entre
chrétiens et musulmans se sont considérablement
développées, mais n'ont pas
pris l'ampleur attendue à l'époque du concile Vatican II.
Cependant, elles ont
suscité une profonde réflexion dans l'Église
catholique et les communautés
protestantes comme en témoignent les nombreux textes produits
sur ce sujet
depuis 1975.
Après des années d'euphorie, on considère du
côté chrétien que le dialogue avec
les musulmans est entré dans une période de lente
maturation. On a pris
conscience que l'importance des divergences et des tensions suppose un
long
travail en profondeur sur plusieurs plans. Mais la multiplication des
relations
interpersonnelles, les nombreuses collaborations entre chrétiens
et musulmans,
les efforts menés pour la paix dans le monde, la reconnaissance
des valeurs
religieuses contenues dans les diverses traditions religieuses et les
recherches faites dans ce sens sont autant de motifs d'espérance.
Souvent, au cours des siècles, l'islam s'est
présenté comme un défi au
christianisme et le christianisme comme un défi à
l'islam. Mais aujourd'hui, en
dépit du poids de l'histoire et des appréhensions
réciproques, le véritable
défi à relever est la poursuite d'un authentique dialogue
entre chrétiens et
musulmans. II peut être source d'approfondissement spirituel pour
les uns et
les autres et pour la paix du monde.