En résumé



Si « l’homme est un loup pour l’homme », le nouveau roman d’Alice Ferney tendrait à montrer que ce n’est pas entièrement vrai, que l’homme a aussi sa part de générosité, de courage et de sincérité, et que si l’on remplace le loup par le chien, la maxime philosophique devient celle-ci : « le chien est un homme pour l’homme », voire « l’homme sans chien n’est pas un homme ». Au tout début de la Grande Guerre, c’est bien ce dont va s’apercevoir Jules Chabredoux, mobilisé dès août 1914, laissant Julia et félicité - respectivement mère et femme -, dans son Sud-Ouest natal et se voyant rejoindre sur le front, à l’autre bout du pays, par Prince, son gentil colley. Le front, c’est-à-dire l’horreur ordinaire de la boucherie et de la mort, l’angoisse d’y rester, l’absurdité des commandements militaires à l’état pur, la dérision des mots pour dire la violence barbare. Le front, c’est-à-dire aussi et surtout ce lieu de misère où autrui existe plus fort qu’ailleurs, où autrui est nécessaire à chacun comme Prince est vital pour Jules, ne serait-ce que pour un simple jeu de caresses et de contact avec un vivant.

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